2 jours, 246 femmes, 77 objets de votes : C’était l’historique Session des femmes 2021 et j’ai eu l’honneur d’y participer.
La session des femmes est un événement de deux jours qui s’est tenu au Palais fédéral à Berne les 29 et 30 octobre 2021, où des femmes élues de tous horizons se sont réunies pour discuter de questions cruciales et exiger que les politicien.nne.s voient la politique d’un point de vue féminin.
J’ai eu le privilège de participer à cette merveilleuse aventure. Arriver 19ème sur 41 places disponibles pour toute la région lémanique : quel honneur ! Quelle responsabilité aussi! J’en profite d’ailleurs pour remercier toutes les femmes qui ont voté pour moi. C’est POUR VOUS TOUTES, amies, membres de ma famille, collègues, connaissances, femmes de mon réseau, que je suis allée à Berne défendre nos droits. C’est à vous que j’ai pensé, à chaque instant, lorsque je m’indignais, lorsque je me réjouissais, lorsque je me battais !
Inscrite à la commission pour le travail et la retraite, j’ai commencé par deux jours de travail en août et en septembre. En groupe, nous avons préparé les objets que nous souhaitions amener à la Session des femmes. Ce fut deux jours intenses, riches et passionnants. Nous avons abordé des questions telles que l’imposition fiscale individuelle, le congé parental, le financement des places de crèches, l’inclusion des ménages privés dans la loi sur le travail, la modification de la loi sur l’égalité ou encore la réforme de la LPP.
Si tous les sujets m’ont réellement passionnée, j’ai concentré mes efforts sur la modification de la Loi sur l’égalité et me suis particulièrement mobilisée pour faire tomber la clause de caducité sur l’obligation d’analyse des salaires, la nécessité de mettre en place des contrôles et faire en sorte qu’il soit possible de sanctionner les entreprises qui ne respectent pas cette loi.
Forte de riches et intense débats, notre commission a amené 5 pétitions à la Session des femmes. Pendant ces deux journées où le Palais fédéral s’est retrouvé aux mains des femmes, j’ai été particulièrement frappée par l’engagement des participantes, leur volonté d’agir, leurs compétences et leur professionnalisme. A l’instar de ses collègues Simonetta Sommaruga et Viola Amherd, la Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a tenu un discours inspirant et a souligné n’avoir jamais assisté à une session parlementaire faisant l’objet d’autant d’attention et de concentration.
Nous avons donc travaillé et débattu sur 77 objets puis adopté 23 revendications remises sous forme de pétitions au Bureau des Conseils à l’attention du Parlement.
La Session des femmes demande, entre autres :
- la création d’un fonds pour financer les infrastructures de garde extrafamiliale des enfants
- la modification de la loi sur l’égalité
- la revalorisation du travail de soins
- une adaptation du droit matrimonial pour les partenaires dans les exploitations agricoles
- une campagne nationale de prévention de la violence basée sur le genre.
Ces revendications, émergeant de plusieurs mois de travail préparatoire et des deux jours de session, présentent des solutions aux préoccupations politiques les plus urgentes des femmes en Suisse. Elles ont le potentiel non seulement d’être révolutionnaires pour la politique d’égalité dans les années à venir, mais aussi de façonner la politique du marché du travail, des assurances sociales, de la santé, de la sécurité et des sciences.
Je n’oublierai jamais cette expérience. Les discours engagés, les acclamations et les applaudissements qui les suivaient, résonnent encore dans ma tête et dans mon cœur.
La force des femmes est extraordinaire et sans limite.